Dans l’obsédante quête du Graal de l’innovation, l’art offre un modèle aussi évident que mal transposé. Les entreprises s’y confrontent le plus souvent encore sous la forme du mécénat ou encore du design et de la publicité. C’est pourtant en terme de management que la question de l’innovation peut trouver dans l’art des modèles de renouvellement.
En effet, le management de la créativité, clé d’une innovation pérenne et compétitive, peine à trouver ses méthodes en entreprise. Et pour cause, comment contrôler un phénomène qui échappe, par définition, à tout archétype strictement rationnel ? Gestion versus liberté, le management de la créativité relève d’une contradiction en apparence irréductible. Qu’il s’agisse d’identifier ses lieux ou ses conditions d’émergence, la créativité ne s’appréhende que dans la complexité et la diversité.
L’art comme lieu d ‘expression par excellence de l’innovation et l’artiste comme manager à part entière donnent à penser le management de la créativité autrement. Comment fonctionne l’innovation artistique ? Comment l’artiste gère-t-il sa propre créativité ? Quelles sont ses méthodes et ficelles de travail ?
En effet, le management de la créativité, clé d’une innovation pérenne et compétitive, peine à trouver ses méthodes en entreprise. Et pour cause, comment contrôler un phénomène qui échappe, par définition, à tout archétype strictement rationnel ? Gestion versus liberté, le management de la créativité relève d’une contradiction en apparence irréductible. Qu’il s’agisse d’identifier ses lieux ou ses conditions d’émergence, la créativité ne s’appréhende que dans la complexité et la diversité.
L’art comme lieu d ‘expression par excellence de l’innovation et l’artiste comme manager à part entière donnent à penser le management de la créativité autrement. Comment fonctionne l’innovation artistique ? Comment l’artiste gère-t-il sa propre créativité ? Quelles sont ses méthodes et ficelles de travail ?
L’artiste, innovateur laborieux
Premier constat, en art comme ailleurs, la créativité se travaille ! Pas de talent sans apprentissage en atelier ou en académie de plusieurs années, pas de maîtrise technique sans une répétition fastidieuse des mêmes gestes, pas de chef d’œuvre sans moult dessins préparatoires. Il y a plus encore, l’artiste est un apprenant permanent, toujours porté à se renouveler pour exprimer sa créativité justement. Degas, peintre des petits rats de l’opéra, apprit le modelage pour mieux comprendre les postures des corps. Il s’essaya aussi à la photographie, technique alors toute nouvelle, pour explorer des cadrages et des éclairages innovants. Ces recherches périphériques à la peinture sont la clé de la modernité de son art !
Premier constat, en art comme ailleurs, la créativité se travaille ! Pas de talent sans apprentissage en atelier ou en académie de plusieurs années, pas de maîtrise technique sans une répétition fastidieuse des mêmes gestes, pas de chef d’œuvre sans moult dessins préparatoires. Il y a plus encore, l’artiste est un apprenant permanent, toujours porté à se renouveler pour exprimer sa créativité justement. Degas, peintre des petits rats de l’opéra, apprit le modelage pour mieux comprendre les postures des corps. Il s’essaya aussi à la photographie, technique alors toute nouvelle, pour explorer des cadrages et des éclairages innovants. Ces recherches périphériques à la peinture sont la clé de la modernité de son art !
Création artistique et intelligence collective
Autre caractéristique de la création artistique, le travail à plusieurs. Qu’il soit chef d’atelier ou chef de chantier, l’artiste ne travaille jamais seul. En s’entourant de collaborateurs et d’élèves auxquels il délègue tout ou partie du travail préparatoire, il explore toutes les vertus de l’intelligence collective. Exemple : Rubens donnait carte blanche à des employés spécialisés pour peindre, dans des compositions conçues par lui, ici les architectures, ici les animaux, ici les costumes etc… Ordonnateur de l’ensemble, Rubens ne peignait de son propre pinceau que les nus dont il avait l’expertise absolue !
Autre caractéristique de la création artistique, le travail à plusieurs. Qu’il soit chef d’atelier ou chef de chantier, l’artiste ne travaille jamais seul. En s’entourant de collaborateurs et d’élèves auxquels il délègue tout ou partie du travail préparatoire, il explore toutes les vertus de l’intelligence collective. Exemple : Rubens donnait carte blanche à des employés spécialisés pour peindre, dans des compositions conçues par lui, ici les architectures, ici les animaux, ici les costumes etc… Ordonnateur de l’ensemble, Rubens ne peignait de son propre pinceau que les nus dont il avait l’expertise absolue !
Priorité à la créativité, pas à l’innovation
Il y a plus encore. L’artiste privilégie le processus sur le résultat, ce qui lui permet souvent de dépasser l’objectif donné. Face à une commande aussi figée qu’un portrait, Léonard de Vinci cherche le moyen de s’exprimer et de progresser. Il saisit là l’opportunité d’explorer toutes les subtilités de fondu que permet la peinture à l’huile. La Joconde, portrait d’une bourgeoise de Florence, devient ainsi la figure atemporelle et mystérieuse que l’on sait, une innovation absolue et un chef d’œuvre inégalé !
Il y a plus encore. L’artiste privilégie le processus sur le résultat, ce qui lui permet souvent de dépasser l’objectif donné. Face à une commande aussi figée qu’un portrait, Léonard de Vinci cherche le moyen de s’exprimer et de progresser. Il saisit là l’opportunité d’explorer toutes les subtilités de fondu que permet la peinture à l’huile. La Joconde, portrait d’une bourgeoise de Florence, devient ainsi la figure atemporelle et mystérieuse que l’on sait, une innovation absolue et un chef d’œuvre inégalé !
Enfin, l’artiste sait capitaliser le pire comme le meilleur.
Il intègre, consciemment et inconsciemment, les réussites de ses prédécesseurs mais il est aussi un acteur de son temps et maintient une posture d’ouverture et de perméabilité illimitée. De ses échecs comme de ses souffrances, il tire matière à se réinventer. Qu’il s’agisse de ses souffrances profondes comme pour Van Gogh ou de celles du monde comme pour Picasso face à Guernica, l’artiste ne se dérobe jamais, il affronte à bras le corps les défis les plus difficiles.
Conclusion
De ces quelques exemples ressortent des pistes inspirantes pour appréhender le management de la créativité au-delà de sa complexité : la créativité ne s’invente pas, elle se manage ! Elle relève d’autre part d’une dynamique constante et non d’un inné ou même d’un acquis. Elle procède enfin du collectif et non de l’individuel. Voilà qui ouvre de nouvelles perspectives pour imaginer comment insuffler en entreprise les germes de l’innovation de demain !
De ces quelques exemples ressortent des pistes inspirantes pour appréhender le management de la créativité au-delà de sa complexité : la créativité ne s’invente pas, elle se manage ! Elle relève d’autre part d’une dynamique constante et non d’un inné ou même d’un acquis. Elle procède enfin du collectif et non de l’individuel. Voilà qui ouvre de nouvelles perspectives pour imaginer comment insuffler en entreprise les germes de l’innovation de demain !